L'hellébore fétide
L'hellébore fétide (Helleborus foetidus L.) est une plante vivace de la famille des Ranunculacées, très fréquente à la Roche-de-Rame. Encore appelée Pied de Griffon, Rose de Serpent, Patte d'Ours, cette plante mesure 30 à 60 cm de haut et se complait dans les terrains calcaires secs et ensoleillés.
Le feuillage, vert, est glabre. Il devient plus foncé en hiver. Les feuilles sont toutes caulinaires (c'est à dire qu'elles partent toutes, horizontalement, de la base de la tige) . Elles sont profondément divisées, mais les folioles ne sont pas insérées au même point : à partir de la foliole médiane chaque base de foliole porte la foliole suivante. On dit qu'il s'agit de feuilles pédalées. Le bord des folioles est denté. Quand on froisse ce feuillage il se dégage une odeur désagréable, d'où le qualificatif de fétide.
Les fleurs apparaissent en fin d'hiver ou au début du printemps. Elles sont disposées en cyme unipare hélicoïde, au dessus de bractées ovales vert pâle.Chaque fleur, régulière, en clochette penchée, comporte cinq sépales verts souvent bordés de rouge, cinq pétales réduits à des cornets nectarifères, de nombreuses étamines plus grandes que les pétales, et trois à cinq carpelles.
L'hellébore fétide fleurit en général deux fois, la première vers l'âge de cinq ans, la seconde l'année suivante, puis elle meurt.
Les fruits sont des follicules (1 à 5 par fleur) verts, coriaces, renflés à maturation et surmontés d'un bec. Les graines sont disséminées par les fourmis (myrmécochorie).
L'hellébore fétide est une plante très toxique.Elle contient des alcaloïdes, l'helléborine et l'helléboréine, qui ont une forte toxicité cardiaque et neurologique. Dans l'antiquité, cependant elle a été utilisée pour traiter un grand nombre de maladies, et en particulier la folie. Rappelez vous le lièvre de La Fontaine, recommandant à la tortue : « Ma commère, il vous faut purger avec quatre grains d'hellébore ». Mais la toxicité de ces traitements était telle qu'il était d'usage de rédiger son testament au préalable. Ces usages ont heureusement disparu, même en médecine vétérinaire !