Motte castrale.
Motte castrale.
Curieux balisage !
Curieux balisage !
Pierre gravée par A. Duc.
Pierre gravée par A. Duc.
Arrivée sur Champaussel.
Arrivée sur Champaussel.
Pilier d'une cave
Pilier d'une cave
Bloc préparé
Bloc préparé
Pierre gravée par Noël Fourrat.
Pierre gravée par Noël Fourrat.
Lac de la Roche de Rame.
Lac de la Roche de Rame.
Plan du circuit.
Plan du circuit.
Raisin d'ours en fleurs
Raisin d'ours en fleurs
Bloc de pierre de la Roche de Rame débarrassée de sa patine.
Bloc de pierre de la Roche de Rame débarrassée de sa patine.

Randonnée en circuit vers Champaussel

 par Claude CASENAVE

 

1 . L'itinéraire : carte IGN 3537 ET

 

Partir de la mairie de la Roche de Rame ( 1 – GPS 32 T 308425 4958032 – alt 954 m). prendre vers l'est la rue qui passe devant la mairie . Environ 500 m plus loin on voit sur le côté droit un transformateur électrique bas marqué « Oumbras ». Presque en face, à gauche, prendre un chemin qui rejoint la route goudronnée longeant le torrent de Bouchouse (ou de la Fare) . Tourner à droite et quelques mètres plus loin encore à droite pour remonter le vieux chemin de Coutin dit "la Coustiasse = mauvaise côte"( Poteau directionnel). A Coutin , traverser le hameau et prendre en face le chemin du Lauzet. On remarque bientôt en contrebas, à droite, un relief arrondi qui serait une ancienne motte castrale.

 

 On arrive à un virage à gauche en épingle à cheveux et quelques mètres plus haut on trouve un poteau directionnel avec l'indication "Combe Mounière - Champaussel". Prendre à droite le chemin indiqué. On arrive rapidement dans une zone rocheuse, proche d'une ancienne carrière, avec un curieux marquage de mains droites trempées dans de la peinture jaune et appliquées sur les rochers. Origine : en 2000 c'était un " fléchage " pour les jeux de plein air situés au dessus.  Continuer ce chemin assez large qui traverse la forêt de pins jusqu'à une clairière où il se perd.Prendre à gauche un petit sentier ( cairn - 2 - GPS 32 T 309124 4957119 - alt 1160m). Remonter ce sentier. On passe d'abord dans un petit chaos rocheux, puis devant une grande roche où un certain A. Duc a gravé son désespoir:

 

DUC A.

15 6 1957

ANNEE DE MISERE GEL 100 P 100

LE TORRENT DE LA FARE DEBORDE SUR 800 M

 

Alfred Duc né en 1899 fut un paysan très écouté du hameau des Queyras où il naquit

Son père Léon a gravé ses initiales quelques mètres plus haut que les écrits cités ici.



Poursuivre le sentier dans la forêt, des zones dégagées offrant de belles vues sur la vallée de la Durance, le site de Rama et le gouffre de Gourfouran, et sur les montagnes de la rive droite: Roche Charnière, Tête de Gaulent, l'Aiguillas, Tête des raisins, et vers le nord ouest, l'Ailefroide, le pic sans nom et le Pelvoux .D'un marquage ancien vert il reste quelques N° 5 et plus loin quelques 4 bis.

On arrive bientôt à Madalaoure (Poteau directionnel - 4 - GPS 32 T 309496 4956573 - alt 1309 m). On laisse à droite le chemin qui descend vers Pra Reboul et on continue tout droit. C'est bientôt Combe Mounière (Poteau directionnel - 5 - GPS 32 T 309755 4956098 - alt 1399 m). Continuer tout droit en laissant à gauche le chemin qui descend du Gorgeras. On aperçoit bientôt le hameau de Champaussel (6 - GPS 32 T 310025 4955372 - alt 1299 m): quelques maisons plus ou moins en ruine. Trois d'entre elles sont restaurées. On peut admirer dans une cave un pilier de voûte sculpté.

Prendre à l'entrée du hameau le chemin vers l'ouest qui descend vers Pra Reboul. Après quelques lacets on arrive à un nouveau poteau directionnel indiquant "Le Serre" (7 - GPS 32 T 309865 4955245 - alt 1216 m).Prendre à droite le sentier descendant, très raide, vers le Serre. On arrive bientôt à un autre poteau directionnel indiquant( chemin qui remonte à droite): "carrière N°1 10 mn" (8 - GPS 32 T 309458 4955486 - alt 1135 m ).Emprunter ce chemin pour arriver à une ancienne carrière de pierre rose, dite « marbre de Guillestre » et ici la "rosée de Pra-Reboul". On peut voir quelques vestiges de l'exploitation : reste d'abri, cuve, blocs taillés, traces de coins. Les pierres de cette carrière ont été utilisées pour la construction de la cathédrale de Gap. Ce chantier durera de 1866 à 1904. La carrière fut abandonnée au début du XXème siècle.

 

 

Revenir au sentier initial (8) et continuer la descente. Très vite un nouveau poteau directionnel (9 – GPS 32 T 309418 4955540 -alt 1124 m) indique à droite « carrière N° 2 », à gauche Pra Reboul, et tout droit, la gare. Suivre cette direction, toujours en descendant dans la forêt, parfois au pied de barres rocheuses. On sort de la forêt par un espace un peu dégagé marqué par plusieurs cairns (10 – GPS 32 T 308893 4956297 – alt 984 m). Prendre à droite le chemin horizontal, par endroit peu visible, marqué au sol par des ronds jaunes et quelques cairns. Le suivre, en admirant au passage de beaux exemplaires de genévriers thurifères, les restes de murettes et de terrasses. En chemin on trouvera aussi quelques pierres gravées par des bergers.


 

On arrive enfin à un replat où le chemin remonte vers la droite ( 11 – GPS 32 T 308844 4957418 – alt 1071 m). Le quitter et s'approcher du bord gauche (ouest) qui domine le lac de la Roche de Rame. Un sentier descend dans la falaise. Le suivre vers le nord. On passe au dessus de la motte castrale déjà signalée. Ce sentier aboutit à un chemin ( 12 – GPS 32 T 308879 4957766 – alt 1022 m) qu'on suit vers la droite (nord puis ouest) sur quelques mètres pour arriver à une route goudronnée descendant de Coutin. La traverser.

Un poteau indique la Frairie, suivre ce sentier qui descend le long d'un canal et va arriver bientôt à une autre route goudronnée. La descendre à gauche et revenir rapidement au point de départ.

 

 

 

 

Distance totale : 9,5 Km . Dénivelé 733 m. Durée de marche : 3 H 30

 

 

 

 

 Le circuit est tracé en rouge. Les numéros correspondent aux numéros rouges du texte.

 

 L'itinéraire décrit ici n'est qu'une suggestion. Il appartient à chacun, en fonction de son expérience et de son équipement, de la météo et de l'état du terrain, de prendre la responsabilité de s'y engager ou de renoncer.

 

2 . Le coin du botaniste 

 

 

 

Dans la forêt, tout au long de ce circuit, on observe, couvrant le sol, la busserole, ou raisin d'ours ( Arctostaphylos uva-ursi L.) Cet arbrisseau, de la famille des éricacées, a des feuilles persistantes, vernissées, comparables à celles du buis, d'où son nom de Busserole. Au printemps on observe les fleurs en forme de clochettes blanc rosées. Les fruits, à l'automne forment de petites sphères rouges. Bien que comestibles, ces fruits, insipides et à consistance farineuse, sont sans valeur gustative.

Cette plante élimine toute concurrence sur son terrain, d'une part en couvrant le sol et en captant ainsi la lumière, et aussi en émettant des phénols qui stérilisent le sol.

Elle est employée dans le traitement des cystites car elle est diurétique et antiseptique ( cet usage a été signalé en Chine par Marco Polo, et il est également documenté chez les indiens d'Amérique du nord). Une étude canadienne en 1986 a cependant recommandé de ne pas l'utiliser chez la femme enceinte en raison de son action ocytocique (= qui provoque des contractions utérines).

La busserole est également employée dans des produits éclaircissant la peau, car elle inhibe la production de mélanine.

Les indiens d'Amérique l'utilisaient aussi comme substitut du tabac et pour tanner les peaux.

 

 

 

 

 

3. Le coin du géologue

 

Le « marbre de Guillestre » n'est pas un marbre , au sens des géologues (ceux ci appellent marbre une roche métamorphique d'origine calcaire ). Il s'agit en fait d'une roche sédimentaire calcaire à gros grains colorés en rose plus ou moins soutenu. Cette pierre peut être polie comme un marbre, d'où son appellation commune. La carrière de Guillestre, où la roche renferme de nombreuses ammonites, est toujours exploitée. Elle a été très utilisée localement pour construire des monuments (fort de Montdauphin), des fontaines ...etc. La veine de calcaire rose affleure aussi à Saint Crépin et à la Roche de Rame, où les carrières ne sont plus exploitées. Les carrières de la Roche de Rame ont servi pour la construction de la cathédrale de Gap.

 

4. Jadis et naguère

 

Dans son registre de paroisse, le curé Pascallon décrit ainsi en 1848 le hameau de Champaussel :

« Ce hameau est à peu près à une heure et demie de distance de l'église paroissiale, il est à une heure au moins au dessus de Prareboul. La distance n'est pas forte, mais ce sont les chemins qui sont excessivement pénibles et mauvais. Il faut gravir un coteau qui est presque vertical avec Prareboul où il a sa base. Ce hameau situé au sommet de la côte qui domine Prareboul se trouve un peu enfoncé à l'entrée d'une espèce de plateau, au dessous d'une forêt de pins, réserve d'une multitude considérable d'écureuils et de renards. Il est composé de cinq à six maisons qui ressemblent plutôt à des chalets de montagne qu'à des habitations de toutes les saisons. Il y a néammoins à Champocel un bon territoire bien productif. Il y a des noyers, des pommiers et des arbres à fruit de presque toutes les espèces, on y récolte tout ce qu'on récolte à Prareboul sauf le raisin, mais les gens de Champocel ont tous plus ou moins leurs vignes avec leurs celliers à Prareboul. » ….... » l'espèce d'étendard de la science ou d'instituteur qu'on prend à Prareboul sert pour les enfants des deux hameaux. Aussi même langage, même prononciation, même ignorance et même entêtement chez les uns et les autres. » 

 

5. Paroles d'anciens

 

 

Fernande Albrand née en 1918

 

 

 

« De la Frairie, nous allions garder nos moutons et nos quelques chèvres à Combe Clavelle (premier replat bien au-dessus du lac). D’abord au printemps, à peu près pour la st Marc (27 avril) jusqu’au moment où les bêtes montent au Lauzet en juin. A l’automne, nous retournions garder, les bêtes étant descendues de la montagne vers le 15 octobre. Et nous gardions parfois jusqu’à la neige !

 

Nous plantions du seigle, de la luzerne, des lentilles, plantes qui ne nécessitent pas d’eau, à Mas des Monniers, replat en face de la Gare. »

 

 

 

Beaucoup de jeunes bergers ont gravé les pierres bleutées et rondes et lisses : Léon Duc né en 1862, Alfred Duc né en 1899, Noël Fourrat né en 1913.