RANDONNEE A LA CABANE DES AIGUILLES
Claude Casenave
1. L'itinéraire : carte IGN 3537 ET
Partir du four des Bruns (GPS : 32 T 308409 4958976 – altitude 989 m) et remonter vers l'est la route jusqu'au point côté 1018 m (GPS : 32 T 308614 4959105). Prendre à gauche et remonter la piste vers le réservoir. Des raccourcis entre les lacets montrent l'ancien chemin empierré.
Dépasser le réservoir et arriver aux ruines de l'Eyrette (GPS : 32 T 308438 4959725 – altitude 1200 m). Remarquer sur les murs qui persistent les belles pierres d'angle témoignant du soin apporté à la construction
*lentille bâtarde ou ers lentille (où le S final ne se prononce pas) L'Eyrette désigne alors un lieu de culture de vicia ervilia, bien qu'on ne puisse pas exclure un terrain plat, à partir de l'aire à battre le blé sur un sol uni.
Laisser à droite le sentier vers les ruines du Puy et continuer tout droit la piste. On arrive bientôt au pont sur le torrent de l'Ascension (GPS : 32 T 308575 4960226 – altitude 1230 m). Le traverser. A la sortie du pont prendre le sentier à gauche et le remonter. On atteint très vite les ruines du Villard (GPS : 32 T 308430 4960224 – altitude 1240 m).
Continuer à monter en lacets dans la forêt de pins. Le sentier est évident, balisé avec des ronds jaunes, et des flèches jaunes avec en blanc « cabane des Aiguilles » précisent la direction aux rares croisements avec un autre sentier. On a de belles vues vers l'ouest sur les vallées de Freissinières et du Fournel et les sommets environnants (Gaulent – Aiguillas – Tête de Gramuzat – Petit et grand Pinier – Pic de Dormillousse – Pendine)
Après une rude montée on arrive à un replat (GPS : 32 T 308542 4961135 – altitude 1781 m). Sur la droite on aperçoit un tertre dégagé d'où l'on a une très belle vue sur la vallée de la Durance et la Roche de Rame. Revenir sur le sentier. Quelques mètres plus loin un gros cairn (GPS : 32 T 308549 4961202) indique le départ à gauche du sentier qui mène, par le pas du loup, au bois de France au dessus de l'Argentière la Bessée. Continuer tout droit pour arriver rapidement à une clairière où se situe la cabane des Aiguilles ( GPS : 32 T 308682 4961204 – altitude 1795 m).
On trouve dans cette clairière les ruines de plusieurs bâtiments. La cabane des Aiguilles, elle, est bien entretenue. Elle est ouverte et peut servir d'abri, en respectant le matériel qui s'y trouve : une table, un poêle et du bois, ainsi qu'une scie, quelques ustensiles de cuisine, et à l'étage, un emplacement pour dormir. Juste à côté de la cabane un tuyau amène de l'eau dont la source est 200m vers le nord-est.
Redescendre par le même chemin.
L'itinéraire décrit ici n'est qu'une suggestion. Il appartient à chacun, en fonction de son expérience et de son équipement, de la météo et de l'état du terrain, de prendre la responsabilité de s'y engager ou de renoncer.
CARTOGRAPHIE:
L'itinéraire est bien visible sur le cadastre napoléonien .
2. Le coin du botaniste.
La montée vers la cabane des Aiguilles, jusqu'au pont sur le torrent de l'Ascension se fait dans un paysage typique du steppique durancien, avec une végétation herbacée de fétuques, de stipes, des lavandes et hysopes, des amélanchiers, l'armoise camphrée et l'astragale d'Autriche, des arbrisseaux comme les épines vinettes et les églantiers, et des genévriers. On pourra observer en montant vers le réservoir les genévriers thurifères les plus septentrionaux de France et probablement d'Europe. 3 sortes de genévriers se rencontrent groupés autour du réservoir (photos).
Comment reconnaître les différents genévriers : il convient d'observer le port de l'arbuste (dressé ou rampant) et de toucher les feuilles (aiguilles piquantes ou écailles non piquantes). A partir de ces deux critères le tableau suivant permet facilement d'identifier les genévriers rencontrés dans notre région :
PORT | FEUILLES | IDENTIFICATION |
dressé | aiguilles piquantes | genévrier commun |
dressé | écailles | genévrier thurifère |
rampant | aiguilles piquantes | genévrier nain |
rampant | écailles | genévrier sabine |
Le genévrier nain ne se rencontre pas au cours de cette randonnée. Par contre on observe les trois autres. A noter que seul le genévrier commun a des fruits comestibles, les autres sont toxiques.
Près de la
cabane, observer en été une belle station de Rhapontique à feuille d'Aunée.
3. Jadis et naguère
…
Les terrains autour de la cabane des Aiguilles sont très ensoleillés et la neige y fond rapidement au printemps. D'où les ruines de plusieurs bâtiments, qui remontent à une époque où le couvert forestier était bien moindre et où ces terrains étaient pâturés. Maurice Duc rapporte que son arrière grand-mère menait ses moutons dès le printemps vers les Aiguilles. Après le passage du torrent de l'Ascension, elle « campait » ses bêtes au bas de la combe du Berger qui descend des Aiguilles et les laissait monter seules, pendant qu'elle empruntait le sentier et retrouvait ses moutons aux cabanes. Elle profitait du bon ensoleillement du printemps pour semer des fèves, à 1800 m d'altitude, qu’elle mangera au cours de l’été.