Un cours d’héraldique, science du blason.
Par Colette Duc
L’héraldique s’est développé au Moyen-Age dans toute l’Europe comme un système cohérent d’identification non seulement pour des personnes mais aussi en parti pour des lignées ce qui en fait un système d’identification unique en un temps où la reconnaissance et l’identification passaient rarement par l’écrit.
Apparue au XII° siècle au sein de la chevalerie, elle s’est rapidement diffusée dans l’ensemble de la société occidentale : clercs, nobles, bourgeois, paysans, femmes,
Armoiries
sur le mur du château de Picomtal à Crots (05). Château qui appartenait à la famille de Rame en
1661.
communautés. On s’en sert ensuite pour représenter des corporations de métiers, des villes et
plus rarement des régions, des pays. Wikipédia
C’est ainsi que la famille de Rame portaient « D’argent au lion de sable armé, lampassé et vilainé (allumé) de gueules ». Lampassé s’utilise pour
qualifier la couleur de la langue d’un animal quand celle-ci est d’une couleur différente de l’animal. L’écu ou écusson (le bouclier) est l’élément central et principal des armoiries, c’est le
support privilégié sur lequel sont représentées les armes. Le blason doit être bref c'est-à-dire peu chargé. Le roi des animaux avec sa réputation de force, de bravoure, de noblesse a
certainement séduit les seigneurs de Rame. La tête du lion est de profil. Au-dessus du lion les créneaux évoquent le château.
Mais qui était la famille de Rame ?
Le nom de Rame pourrait venir de rama, mot latin signifiant cuivre, allusion faite aux roches rouges qui dominent ce lieu. Chaque enfant de la famille de Rame portera le nom de ce
lieu.
De 1137 à 1160 Pierre de Rame seigneur réside au château de Rame
An 1344 : Pierre Guillaume et Isnard de Rame sont seigneurs de Rame
An 1484 : La seigneurie de la Roche est annexée par Jean de Rame. Une partie des terres de la plaine de la Roche est louée à Pierre Albrand.
An 1488 : En raison des services rendus par Pierre de Rame à la cause catholique, toute la vallée de Freissinières lui est adjugée.
De 1471 à 1507 : Fazy de Rame écrit un livre de raison
An 1515 : Les « De Rame » font hommage au roi François 1° pour Savines, Pallon, Les Crottes, Valserres, Piégu, Mison, Montjay, le Poët, Volonne et les Seigneuries de Rame.
An 1579 : Antonin de Rame, XI° du nom, sera fait chevalier de l’ordre de St Michel et gouverneur de la ville d’Embrun.
An 1593 Mathieu, son fils, qui cultivait de belles lettres, sera gentilhomme de la chambre du Roi et gouverneur de Digne. Plusieurs « de Rame » furent des officiers distingués.
Au XVII° la famille de Rame s’éteint.
La famille de Rame Champaubaud lui succède et le dernier représentant de cette famille, Gaspard V capitaine de cavalerie ne se maria pas et mourut en 1688. Les derniers de Rame étaient
tombés dans la misère.
An 1684 : L’archevêque d’Embrun Mgr. Brelard de Gentis achète le fief de Rame. Avant de mourir, il le lègue au Chapitre et à l’hôpital d’Embrun. Cette ville le cède à son tour à la
communauté de "Chancella".
An 1764 : Daniel Jouse achète Rame à la communauté de "Chancella" qui se réserve la faculté de rachat.
An 1778 : Robert Bellon héritier de Daniel Jouse, est mis en demeure de vendre à la communauté de "Chancella" le fief acheté par son parent. Il refuse. Un procès lui est intenté par le
parlement de Grenoble. Il perd son procès.
An 1789 : Les habitants de Champcella rasent le château et se partagent les terres.
An 1968, le 28 octobre, les armoiries furent adoptées par décision du Conseil municipal , M. Lucien PASCAL étant maire.
La Roche-de Rame, par son blason au lion, se replace dans la lignée des « de Rame », bien que la Durance actuelle semble vouloir l'en séparer.
" Jean Eynard a trois fils, Jean, Odon et Guillaume. Ils paraissent à Embrun les 9 et 14 décembre 1321 pour assister à une transaction réglant les droits respectifs de l'archevêque, des
coseigneurs et des communautés de Rame, de la Roche, de Chancella."
Extrait du
Livre-journal tenu par Fazy de Rame
en langage embrunais
du 6 juin 1471 au 10 juillet 1507
Georges Manteyer
Gap
1932