Le département des Hautes-Alpes, fut peuplé dès l’Antiquité, par un peuple Celto Ligure, les Voconces, dont Die et Vaison furent les capitales.
Sous l’Empire romain, le démantèlement d’anciennes provinces, devait donner naissance aux deux diocèses chrétiens de Gap et d’Embrun.
Vers 100 de notre ère, il pouvait y avoir 10 000 chrétiens dans l’Empire contre 4 millions de juifs et 60 millions d’habitants.
Au 3ème siècle, le pouvoir impérial de l’empereur Dioclétien, s’est impliqué
davantage et la participation au culte impérial (plusieurs dieux) est devenue obligatoire. Les églises furent rasées, les livres sacrés jetés au feu, les obstinés condamnés à mort ou au travail
forcé dans les mines. De 2000 à 3000 personnes trouvent la mort.
L’apologétique chrétienne s’est rapidement emparée du thème du martyre. Dans ce dernier il y a l’idée de témoignage : le martyr témoigne publiquement de sa foi. A travers le supplice qu’il
endure, il dit son attente d’une autre vie, imite le Christ dans sa passion et offre en quelque sorte un sacrifice à Dieu. C’est à partir de là, que prend forme le culte des saints et la
littérature hagiographique destinée à l’édification des fidèles. Cette forme de piété ne va cesser de progresser tout au long du Moyen Age.
De 312 à 337, règne l’Empereur Constantin, qui, par l’Edit de Milan (313) autorise le christianisme en le plaçant à côté du pouvoir : «Nous pensons que, parmi les autres décisions profitables à la plupart des hommes, il faut en premier lieu
donner aux chrétiens, comme à tous, la religion que chacun voudrait».
La diffusion de l’Evangile a pu alors se faire ouvertement. Celui-ci, fut apporté dans les villes d’abord, dans les campagnes ensuite, au début par des marchands et des soldats, puis par des
missionnaires. Lorsque saint Marcellin évêque d’Embrun (311-353) meurt en 374, le christianisme est en plein essor dans la région. Il est difficile de fixer l’époque où se sont constituées les
premières paroisses rurales, mais l’Evangile ayant pénétré dans les vallées, il fallut créer des églises dans les villages et y envoyer de simples prêtres pour l’exercice du culte.
En 442, le Concile de Vaison décréta que le pouvoir de prêcher serait accordé non seulement aux prêtres des villes mais aussi aux « prêtres plébéiens », ceux des paroisses rurales. Un
grand nombre d’églises furent élevées sur des ruines antiques, temples ou lieux sacrés. Saint Pelade évêque d’Embrun de 513 à 558 en fit bâtir cinq dont celle de Rame consacrée par lui à saint
Laurent, diacre et martyr à Rome en 228. Le passage des Lombards rejetés d’Italie en Gaule saccagera nos villages. Vers 738 Charles Martel aidé par le roi des Lombards, parviendra à chasser les
Sarrazins du Briançonnais.
Vers 1160, l’ordre des Antonins se crée, son patron est saint Antoine du Désert. C’est un ordre militaire et hospitalier qui construit des hôpitaux et reçoit des pèlerins. L’emblème de cet ordre
est le TAU des Antonins ou croix de Saint Antoine que l’on retrouve sculpté sur les chapiteaux à droite du
choeur.
Les papes du XI° siècle entreprennent une vaste réforme qui a pour but de libérer l’Eglise du pouvoir laïc et de l’argent. Jusque là les princes nomment les évêques et les curés sont désignés par
le seigneur du lieu.
Avant le XII° siècle, L’Argentière, Freissinières,
Champcella et la Roche en Embrunois, appartenaient au mandement de Rame. Le bourg de Rame, chef-lieu du mandement de Pallon, sera détruit par les inondations de la Durance en
1202.
Jusqu’au XIV° siècle, le village de La Roche ne forma
qu’une communauté avec Champcella et Freissinières.
En 1444, Rame perd son titre de paroisse (deuxième inondation de la Durance), les habitants s’enfuient. La paroisse est transférée à La Roche sous Embrunois.
Sous l’épiscopat de l’archevêque d’Embrun Jean Bayle (1457-1494), eut lieu la réorganisation des paroisses et la reconstruction des églises.
A partir de 1450, apaisements et prospérité naissent dans nos vallées alpines. Dans ce siècle marqué par une nette renaissance économique, naît le premier art roman méridional en Lombardie. Notre
église actuelle va être placée sous le vocable de Notre Dame, peut-être une influence due au rayonnement de la cathédrale d’Embrun, Notre Dame du Réal.
L’église actuelle date du XV° siècle. En 1595 l’archevêque
d’Embrun écrit que « 80 églises avaient été reconstruites dans son diocèse ». Pour l’église de la Roche, comme pour beaucoup d’autres, on suppose qu’elle fut construite sur les ruines,
ou tout près de la première église.