Le terrain fut probablement donné par quelques nobles qui espéraient ainsi avoir leurs péchés remis, et par les Chevaliers de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem présents à l’Argentière et unis à la commanderie d’Embrun. La croix de cet ordre située dans le choeur en témoigne.
Les artisans
bâtisseurs avaient pour consigne
de
Les arcatures ou frises lombardes sur les murs ainsi que les promotés animaliers situés au dessus du portail d’entrée (tête de chamois, de bouquetins, de trèfle) témoignent de l’influence italienne.
La porte en plein cintre était ornée de colonnes en retrait, aujourd’hui disparues.
C’est en 1886 que le père Pascallon, curé de la paroisse, voulant donner du jour au fond de l’église, fit percer l’imposte actuelle. En comparant les peintures du portail d’entrée de l’église de Sainte Cécile de Ceillac et en observant les traces de peintures sur le tympan de l’église de la Roche, on peut déduire que le tympan était peint.
La nef se compose de deux travées voûtées sur croisées d’ogives épaisses à trois nervures qui retombent sur des colonnes circulaires coiffées de chapiteaux en marbre rose de La Roche. Entre la première travée et la seconde un arc brisé appelé arc triomphal. Les masques grimaçants témoignent de l’influence romane encore présente dans les Hautes-Alpes au XV° siècle. Les sculptures des clés de voûte représentent un Agnus Dei, symbole du Christ, une feuille de laurier symbole de la paix, un bélier, rappel du sacrifice d’Abraham. Des masques humains attestent une réminiscence celte. La bannière, représentait Saint Laurent et Saint Pancrace, deux patrons de la paroisse. Saint Laurent tenant la palme du martyr et le grill sur lequel il fut brûlé en 250, ainsi que Saint Pancrace guerrier romain martyrisé à Rome en 304 par l’empereur Dioclétien.
Sur la plaque en tôle émaillée figurent les noms des morts de la paroisse pendant la guerre de 1914-1918.
La façade est surmontée d’un clocher à arcade, à double ouverture superposée et construit en tuf, matériau léger de la région.
La porte est consolidée par des lattes de fer dont la principale représente une croix. A l’intérieur, on peut lire : W 1607 C D J A. Certainement les initiales des artisans menuisiers et le double W signifiant que vive, traduction de l’éviva italien.