La Vierge, portant l’Enfant dans ses bras, apparaît dans des nuées dorées, entourée de deux angelots. L’Enfant et Marie donnent le Rosaire à deux personnages agenouillés dans un paysage de bois et de lacs. Il s’agit de deux dominicains, à gauche, saint Dominique, fondateur de l'ordre, et, à droite, sainte Catherine de Sienne.
Ce tableau fait référence à la confrérie du Rosaire.
Don d’Elisabeth Alliaud en 1861
Les confréries du Rosaire, très étroitement liées à l'ordre de Saint Dominique, naissent au XVe siècle. Elles rassemblent leurs membres autour de la récitation du chapelet ou rosaire. Le rosaire correspond à 150 Ave Maria et à 15 Pater Noster. Ces prières doivent s'accompagner d'une méditation sur les mystères qui sont des résumés en images de la vie de Jésus et de sa mère.
La confrérie du Rosaire se distingue par la communauté de prières autour de la récitation du Rosaire et par l’importance de la relation à Marie, considérée comme seul véritable intermédiaire entre le fidèle et Dieu.
Ouvertes aux deux sexes à l'origine, elles se féminiseront avec le temps jusqu'à paraître réservé aux femmes.
Quatre pénitents Blancs encensent le St Sacrement et deux anges de chaque côté de l’encensoir
Les confréries, associations de laïcs qui cherchent à gagner leur salut en pratiquant la dévotion et la charité, ont connu un important développement dans toute notre région. Très actives dès le Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle, voire XXe, elles ont joué un rôle social fondamental durant des siècles.
Parmi elles, les confréries de pénitents ont eu une place particulière.
Les premières confréries de pénitents, fondées au XIVe siècle, ont pour but la mémoire et la vénération de la Passion du Christ, avec une volonté d'expiation et de pénitence physique (d'où le nom de Pénitents) par le jeûne et la discipline, c’est à dire le fouet.
Viendra une deuxième vague de création et un plus grand essor encore au XVIe siècle, au moment de la Contre-réforme, où les pénitents se dressent en défenseurs du catholicisme face à la menace protestante.
L'organisation de leur société est très codifiée avec deux aspects caractéristiques :
-l'habit, composé d’une robe appelée sac et d’une cagoule, qui veut niveler les origines sociales et masquer même les traits du visage : on ne participe pas aux œuvres de piété par souci de reconnaissance.
-une organisation interne très hiérarchisée avec procureurs, recteurs et de nombreux officiers, élus par les confrères. Le recteur exerce une véritable direction spirituelle sur les confrères et tous sont tenus de lui obéir
C'est une confrérie qui se présente comme une société à part qui se gouverne elle-même, qui est indépendante du clergé et possède un local en propre (chapelle ou tribune) dans lequel on se réunit et où on dit l'office. Les pénitents les plus répandus dans toute la France sont les blancs et les noirs mais il en existe également au XVIIIe siècle en Provence des bleus, des gris, des violets et des rouges…
Les confréries de pénitents noirs se distinguent des autres pénitents par leur rôle très marquant d'accompagnement des enterrements. Mais il est à noter que dans notre région les blancs remplissaient les mêmes fonctions lors des funérailles.
Dans un décor d’architecture composite, tour médiévale à droite et colonnes à chapiteaux à gauche, saint Laurent, richement vêtu de son habit de diacre, les deux bras ouverts en signe d’acceptation de son martyre, est aux mains de deux bourreaux. L’un, dans un mouvement de torsion de tout son corps, lui assène des coups de bâton et le pousse vers le gril rougi par les flammes tandis que l’autre, un rictus aux lèvres, nourrit le feu de bûches de bois. Des nuées entrouvertes descend un ange qui tient une couronne et la palme du martyre au dessus de la tête du martyr.
Diacre du pape Sixte II, trésorier de l’église, Laurent est martyrisé en 258, lors de la persécution de Valérien.
Il est généralement représenté avec la dalmatique du diacre et le gril légendaire de son supplice, quelquefois un calice rempli de pièces d’or rappelle ses fonctions. Il est le patron des pauvres, et celui de l’église de la Roche de Rame
Phrase écrite au bas du tableau : « Ce tableau a été restauré en 1848 par Astier peintre aux frais de Mr Pascallon sur les deniers de la paroisse. »
Reconnaissable à son bâton de pèlerin et aux coquilles qui ornent son manteau, saint Jacques, agenouillé dans un paysage de bois et de rochers, est en prières, le regard tourné vers le ciel.
Jacques le Majeur est le frère aîné de l’apôtre Jean. Il fait partie des premiers disciples appelés par Jésus. La légende fait de lui l’évangélisateur de l’Espagne et place sa sépulture à Saint-Jacques-de-Compostelle. Son culte s’est ensuite largement développé à travers toute la Chrétienté et le pèlerinage vers son tombeau est devenu le principal d’Occident.
Il est au Moyen Âge le patron des pèlerins.
Ses attributs les plus habituels sont le bourdon de pèlerin et le chapeau à larges bords, la panetière, les coquilles Saint-Jacques.
Jean-Baptiste est représenté au centre du tableau, assis sur une banquette de terre qui domine un torrent dévalant des montagnes figurées au loin. De son bras droit levé, il attire l’attention, sa main gauche tient la croix sur laquelle s’enroule le phylactère portant l’inscription : « Ecce agnus dei » «Voici l’agneau de Dieu », termes par lesquels il désigne le Christ.
A ses pieds, l’agneau semble l’écouter. Vers l’an 27, Jean mène une vie ascétique sur les rives du Jourdain, et annonce la venue du Messie. Il baptiste Jésus et le reconnaît comme l’Envoyé de Dieu lorsque l’Esprit Saint descend sur lui sous la forme d’une colombe. Mis en prison pour avoir dénoncé l’union incestueuse d’Hérode Antipas, il est décapité après que Salomé par sa danse ait obtenu sa mise à mort. Il est représenté généralement avec l’agneau crucifère et revêtu de la tunique de poils de chameau qui évoque sa vie d’ascète.
Signé François Eymard 1866
Un tableau semblable se trouve à l’église St Apollinaire de l’Argentière.
Sources Véronique Faucher guide du patrimoine de Briançon.
Ces tableaux ont été restaurés en 2007